Final Fantasy XIV 1.0

Final Fantasy XIV 1.0 LogoPlateformes : PC, PlayStation 3 (annulé)
Genre : MMORPG
Dates de sortie :
– PC : 30 septembre 2010
Principaux concepteurs :
– Réalisation : Nobuaki Kômoto
– Direction artistique : Akihiko Yoshida
– Scénario : Yaeko Satô
– Musique : Nobuo Uematsu
– Production : Hiromichi Tanaka

La première version de Final Fantasy XIV a été publiée en septembre 2010 dans le monde entier, après plusieurs mois de tests alpha puis bêta. Développé avec le moteur Crystal Tools déjà utilisé avant cela par les créateurs de FFXIII, le jeu a malheureusement vite démontré son incapacité à atteindre le niveau de qualité attendu non seulement d’un Final Fantasy, mais aussi d’un MMORPG digne de ce nom. En cherchant à préparer la version PlayStation 3 (qui n’est finalement jamais sortie pour cette première mouture), les développeurs ont orienté la jouabilité de la version PC vers la manette, ce qui a désorienté les joueurs habituels de MMORPG. A cela s’ajoutait une interface peu pratique, dont la navigabilité contrariante limitait le potentiel du système d’arsenal. Ce dernier devait pourtant permettre au joueur de changer de classe très facilement, en remplaçant simplement l’arme ou l’outil dans son emplacement de main droite. Quant aux combats, ils souffraient de ralentissements naturellement problématiques quand il s’agissait de travailler en équipe.

Au-delà de ces problèmes de jouabilité, le premier FFXIV semblait manquer grandement de contenu. En se concentrant sur les mandats de guilde, de petites quêtes aux règles fixes qu’il n’était possible de répéter qu’au bout d’une certaine durée, les développeurs ont totalement oublié d’intégrer des quêtes plus libres pour les joueurs ayant envie de passer du temps sur le jeu. Trop contraignant, FFXIV a naturellement découragé les habitués de MMORPG, qui ne pouvaient pas se contenter de la très belle présentation du jeu. Ses régions étaient certes superbes et immenses, mais elles étaient en réalité composées de nombreux éléments répétitifs qui donnaient fréquemment une impression de déjà vu. La grande forêt de Sombrelinceul, pour ne citer qu’elle, était un enchaînement ennuyeux de petites clairières sombres, de longs chemins entre les arbres et de courts passages souterrains. La finesse des graphismes et les différents effets atmosphériques donnaient au jeu une ambiance remarquable, mais cette formule efficace dans un RPG à la FFXIII ne suffisait à justifier un MMORPG tel que le XIV.

Suite à la sortie commerciale et à la prise de conscience de Square Enix, l’équipe de FFXIV a lancé un long programme de mises à jour. Sous l’impulsion du nouveau réalisateur Naoki Yoshida, l’équipe restructurée a publié, de juillet 2011 à septembre 2012, une série de patchs majeurs ajoutant à chaque fois de nouveaux éléments scénaristiques en vue de la fin en apothéose du jeu. En plus d’améliorations diverses de l’interface et du confort de jeu, ces patchs proposaient des quêtes indépendantes des mandats de guilde, des donjons à explorer, des missions permettant de combattre les Primordiaux (reprenant les célèbres invocations des précédents épisodes) et des fonctionnalités facilitant les déplacements (chocobos, aéronefs). Le système de jeu a également été enrichi par l’ajout des matérias, des pierres inspirées de FFVII qui peuvent être enchâssées sur les pièces d’équipement pour en modifier les caractéristiques. Au fur et à mesure de ces modifications, le jeu devenait de plus en plus riche, si bien que Square Enix a décidé de commencer la facturation des joueurs en janvier 2012.

Ce jeu n’en restait pas moins intéressant à plus d’un titre, particulièrement dans son traitement très libre des classes. En dehors des classes de combat habituelles, le joueur pouvait se plonger presque exclusivement dans la récolte ou l’artisanat. De plus, les difficultés techniques n’ont pas retenu les scénaristes de mettre au point une histoire prenante, dans laquelle les joueurs pouvaient ressentir la venue progressive de la guerre totale entre le lointain empire de Garlemald et les cités-Etats d’Eorzéa. A partir du patch 1.19, le destin tragique du monde a commencé à apparaître clairement dans le ciel : la lune Dalamud, précipitée vers Eorzéa par la technologie magitech impériale, grossissait à chaque nouvelle mise à jour. Aux dernières heures de l’aventure, Dalamud était une immense sphère à la surface morcelée, illuminant les nuages de sa lueur rouge inquiétante. Pour conclure l’histoire du premier FFXIV de la manière la plus spectaculaire qui soit, les développeurs ont littéralement semé le chaos, lançant des monstres redoutables à l’assaut des villes et invitant les joueurs à se réunir sur les terres désolées de Mor Dhona pour le combat final.

Artistiquement parlant, la partie visuelle du jeu était signée Akihiko Yoshida, ce qui expliquait une certaine ressemblance avec le style de FFXII notamment. Yoshida a conservé son poste sur A Realm Reborn mais a été rejoint par Hiroshi Minagawa pour le design de l’interface, ce qui a encore renforcé les similitudes avec le douzième épisode. Côté musique, c’est le compositeur de tous les premiers épisodes de la série, Nobuo Uematsu, qui a écrit la bande originale du premier FFXIV, et ce à la demande du producteur Hiromichi Tanaka. La musique phare du jeu est la chanson « Answers », interprétée par Susan Calloway, mais qui n’a pas été utilisée concrètement avant la cinématique marquant la conclusion de la première version du jeu. Parallèlement, ce sont des compositeurs de Square Enix qui ont écrit les nouvelles pistes nécessaires pour les patchs majeurs, ce qui fait qu’Uematsu n’a plus participé au jeu après sa contribution initiale (d’environ 80 morceaux). Certaines de ses compositions ont néanmoins rejoint le programme de la tournée de concerts Distant Worlds.

La dernière sauvegarde des données de Final Fantasy XIV 1.0 a eu lieu le 31 octobre 2012. Puis, le matin du 11 novembre, les serveurs ont été coupés. Quelques instants plus tard, la fameuse cinématique « La fin d’une ère » montrant l’apparition de Bahamut a été mise en ligne par Square Enix, un spectaculaire désastre qui concluait cette première version maudite. La rupture nette entre les deux versions de FFXIV, voulue par Naoki Yoshida lui-même, a permis à l’équipe de se concentrer pleinement sur la fin du développement d’A Realm Reborn. Cela n’a pas empêché la réouverture temporaire des serveurs de la première version pendant les deux derniers mois de 2012, mais en l’absence totale de mise à jour ou maintenance.