Final Fantasy : Les Créatures de l’Esprit

Genre : science-fiction
Sorties en salle :
– Amérique : 13 juillet 2001
– France : 15 août 2001
– Japon : 15 septembre 2001
Equipe :
– Réalisation : Hironobu Sakaguchi, Motonori Sakakibara
– Direction de l’animation : Andy Jones
– Montage : Christopher Capp
– Scénario : Al Reinert, Jeff Vintar
– Histoire : Hironobu Sakaguchi
– Musique : Elliot Goldenthal
– Production : Jun Aida, Chris Lee
Distribution :
– Ming-Na : Aki Ross
– Alec Baldwin : Gray Edwards
– Donald Sutherland : Professeur Sid
– Steve Buscemi : Neil Fleming
– Ving Rhames : Ryan Whitaker
– Peri Gilpin : Jane Proudfoot
– James Woods : Général Hein

Nous sommes sur Terre, en l’an 2065. La chute d’une météorite, il y a plus d’une trentaine d’années, a provoqué une invasion de fantômes extraterrestres capables d’aspirer les âmes des êtres vivants. Les derniers survivants de l’humanité sont contraints de vivre retranchés dans des villes-bouclier. Aucun scientifique n’ayant réussi à trouver un moyen d’éliminer la menace causée par les envahisseurs, ces survivants vivent dans un climat de peur permanent. Aki Ross, une jeune scientifique, s’est mise en quête d’un remède « spirituel » à cette invasion. Convaincue de la véracité de la théorie Gaia formulée par le professeur Sid, qu’elle admire, elle part à la recherche de huit esprits qui pourraient bien mettre un terme à cette sombre époque… Mais depuis quelques temps, elle fait des rêves étranges. Que veulent-ils dire ? Le destin de l’humanité est entre ses mains.

Suite à la fondation du studio Square Pictures, à Hawaii en 1997, le célèbre créateur de Final FantasyHironobu Sakaguchi s’est lancé dans une toute autre aventure, cinématographique celle-là. Entouré d’une équipe de graphistes américano-japonaise, celle-ci armée d’ordinateurs surpuissants et de stations de travail à la pointe de la technologie, il s’est attelé à la réalisation de Final Fantasy: The Spirits Within (Les Créatures de l’esprit, son sous-titre français), un film bourré d’ambitions, la principale étant de devenir le premier long-métrage en images de synthèse réaliste. Et le résultat est impressionnant : malgré une rigidité relative dans l’animation, la qualité de la modélisation et de l’éclairage en font une vraie réussite technique.

A vrai dire, ce n’est pas la technique qui a attiré les foudres. Les Créatures de l’esprit a dû essuyer un véritable échec commercial. Et pour cause ! Son budget démesuré de 137 millions de dollars (environ 100 millions d’euros) n’a pas pu être renfloué par les 80 millions de dollars générés au box-office (environ 60 millions d’euros). Ce cuisant échec a entraîné la faillite de Square Pictures, le limogeage du président de Square de l’époque, Hisashi Suzuki, le départ de Sakaguchi et de grosses difficultés financières pour la société au cours des années fiscales 2001 et 2002. Final Fantasy avait vu trop gros pour l’époque, ce qui n’empêchera pas Square de réitérer quelques années plus tard avec Final Fantasy VII Advent Children, qui a lui été un grand succès.

En plus d’un échec financier, Les Créatures de l’esprit a été boudé par un certain nombre de fans de Final Fantasy, qui n’ont pas retrouvé dans le film ce qui faisait toute la particularité de la saga. Et pourtant, derrière un habillage science-fiction qui n’a certes rien de l’heroic fantasy bâtie par les développeurs des jeux vidéo, le film est empreint de thématiques chères à Hironobu Sakaguchi et très proches de celles présentes dans FFVII et IX : la théorie Gaia y trouve son application la plus scientifique, mais reste marquée par toute la beauté féérique de la rivière de la vie, entre autres. Ainsi la fantasy se glisse dans cet univers qui est pourtant issu du réel, et apporte une nouvelle fois un message d’espoir à la fois pour la vie et pour l’environnement.

Les Créatures de l’esprit établit également quelques parallèles plus anecdotiques avec les jeux vidéo : la présence d’un petit chocobo sur le pyjama d’Aki, le nom du professeur Sid (à une lettre près), celui du général Hein (référence à FFIII), ainsi que quelques décors et séquences (la scène où la caméra révèle le cratère d’impact, similaire à la même cinématique dans FFVII). Il s’agit bien de récompenser les fans les plus terre-à-terre.