Impressions : Lightning Returns: Final Fantasy XIII

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Alors que Lightning Returns: Final Fantasy XIII prépare son arrivée au Japon ce mois-ci, j’ai récemment eu la chance de tester la version française du jeu. Après un trop court premier contact avec le début dirigiste de l’histoire, l’été dernier, je rêvais de partir à la découverte de l’un de grands environnements du monde de Nova Chrysalia. Cette nouvelle démonstration, justement, proposait le plus vaste d’entre eux : les Terres sauvages.

Dans cette région recouverte d’une nature verdoyante, les habitants ont adopté un mode de vie paisible, presque insouciant quand on considère que la fin du monde est aussi proche. C’est d’ailleurs ici, nous apprend Hope, que s’est déversé en premier le flot de chaos qui a ravagé le monde. A certains endroits, on est obligé de traverser des nappes de chaos où les monstres se montrent bien plus agressifs. Peu après son arrivée dans la région, Lightning part à la recherche d’un chocobo blanc qui s’est égaré dans des ruines antiques, à l’est : elle arrive juste à temps pour le sauver des griffes d’un Chocobogre affamé. L’ayant secouru, elle comprend que quelque chose la lie à cet animal souffrant et qu’il est désormais de sa responsabilité de prendre soin de lui. Commence alors une quête pour lui trouver de quoi manger (des légumes gysahl, bien sûr) et le remettre d’aplomb afin de partir explorer les autres parties des Terres sauvages.

Car ces terres sont véritablement immenses et, faute de chocobo pour enjamber les fossés que l’on rencontre çà et là, il était impossible d’en explorer chaque recoin dans la démo. La plaine centrale où débute la quête est très grande en elle-même et l’on peut voir les différents monuments de la région à chaque coin de l’horizon, notamment des vestiges d’Academia. Pourtant, il est difficile de s’en cacher : techniquement parlant, Lightning Returns sera l’épisode le moins abouti de la saga FFXIII. Bien que vastes, les décors sont peu foisonnants et les textures d’un autre âge, la faute sans doute à des moyens humains limités et à une durée de développement trop courte pour un jeu qui se veut à monde ouvert. Qu’à cela ne tienne, il reste tout de même joli et vivant, et ce grâce à sa direction artistique colorée une fois encore réussie et aux PNJ ou animaux qui mènent leur petite vie dans les villages et leurs alentours, comme FFXIII-2 nous y avait déjà habitué.

La déception des visuels est peut-être aussi compensée par l’enchantement des oreilles. Sans grande surprise après FFXIII et XIII-2, Lightning Returns devrait proposer une bande originale extrêmement riche et soignée. En dehors des quelques reprises des deux précédents épisodes, on peut noter sur la plaine centrale la présence de thèmes orchestrés absolument splendides, dont la majesté n’est pas sans rappeler les compositions symphoniques de Dragon Quest. Le temps filant, la partition change toutes les six heures, et le thème paisible du matin se trouve remplacé par une marche triomphante à l’heure de midi. Le contraste est d’autant plus saisissant avec les thèmes de combat, forts de leurs rythmes énergiques et de la guitare électrique rugissante. Si l’on considère tous les extraits entendus jusqu’à maintenant, on peut d’ores et déjà affirmer que la bande originale de Lightning Returns sera une nouvelle fois remarquable.

Comme un certain nombre d’entre vous je pense, je m’inquiète depuis le début de l’impact négatif que pourrait avoir la gestion réaliste du temps. Au cours de cette démonstration d’une heure environ, j’ai eu le plaisir de constater que le passage du temps n’est pas du tout oppressant. J’ai commencé vers 7 heures du matin (heure du jeu) pour terminer vers 17 heures, mais en prenant l’après-midi pour explorer la zone. Autrement dit, l’heure tournait librement, sans s’arrêter lors des cinématiques ou des combats. Constatant que le nord ne m’était pas encore accessible, je suis parti vers l’ouest de la grande prairie pour pénétrer dans la zone forestière. Elle est parcourue par différents chemins, dont certains sont bloqués par des plantes selon le moment de la journée. Ayant réussi à m’aventurer le plus loin possible à l’ouest en passant par plusieurs clairières et un étang, j’ai finalement emprunté un passage pour remonter vers la partie centrale des Terres sauvages, occupée par d’imposantes formations rocheuses. Une très jolie visite.

C’est vrai, j’ai privilégié l’exploration lors de cette petite heure de démonstration, mais j’ai évidemment eu aussi le plaisir de combattre. Comme lorsque j’ai testé Lightning Returns pour la première fois, j’ai pu constater qu’il faut un peu de temps pour se familiariser avec les compétences des trois costumes disponibles et pour adopter le rythme nerveux des batailles. Il faut dire que la démo ne m’a pas tellement laissé le temps de prendre mes aises, puisque je me suis retrouvé à affronter un béhémoth au bout de quelques instants, combat beaucoup plus difficile que le chocobogre qui allait suivre ! Contre un tel ennemi, il est crucial d’utiliser la compétence de blocage non seulement pour limiter les dégâts, mais aussi pour augmenter les chances d’infliger l’état de choc. Quand le béhémoth est à terre, on peut lancer la Chronodilatation qui ralentit le temps et permet à Lightning d’enchaîner rapidement les attaques. Il n’empêche que le combat était tendu jusqu’à la toute fin.

En fin de compte, le système de combat demande une bonne observation du comportement des monstres, pour réagir au bon moment et avec la bonne technique. Les joueurs qui sont moins habitués aux jeux d’action pourront passer en mode facile afin de se concentrer sur les compétences plutôt que sur le timing. Du côté des compétences, justement, Lightning Returns propose un système permettant de les fusionner pour créer des sorts et capacités plus puissants. Des commerçants sont spécialisés dans ce domaine. Je n’ai pas eu le temps de m’y attarder lors de ma séance d’essai, pas plus sur la personnalisation poussée des costumes d’ailleurs, mais cela promet une gamme immense de possibilités : heureusement que le passage du temps est suspendu quand on navigue dans les menus !

Après tant de polémiques sur les costumes de Lightning, je me disais que cette démo me donnerait enfin un aperçu de la façon dont le personnage se comporte réellement pendant l’aventure. J’ai été fort rassuré. En tout cas, rien d’extravagant dans l’histoire des Terres sauvages, sans doute grâce à la quiétude des lieux. L’héroïne révèle même une facette plus sensible quand, après avoir sauvé le chocobo blanc des griffes du Chocobogre, elle laisse transparaître ses doutes et ses inquiétudes sur le comportement de l’animal lors d’un monologue intérieur bercé par une douce musique au piano de Masashi Hamauzu. Ce n’est peut-être pas grand-chose, émotionnellement parlant, mais c’est là quelque chose qui me parle bien plus qu’une garde-robe fourre-tout étalée à qui mieux mieux.

Consciente certainement du rôle de Libératrice qui lui a été confié, Lightning est à l’écoute des habitants et n’hésite pas à prolonger les discussions avec les PNJ associés à l’histoire. Même si cela montre que les développeurs n’ont pas négligé le contexte des quêtes, certains dialogues ont même tendance à s’éterniser pour pas grand-chose, en tout cas à mon goût. Dans le même genre, Hope est parfois un peu trop pressant avec le joueur. En communication radio permanente avec Lightning, il lui arrive même de se lamenter que celle-ci n’avance pas assez vite alors qu’elle vient tout juste de recevoir son nouvel objectif de mission : je sais bien que le temps est compté, mais il ne faut pas pousser mémé dans les orties non plus.

Je mettrai cela sur le compte de l’enthousiasme et de l’envie de ne pas laisser le joueur seul trop longtemps lors de son voyage. Car malgré les graphismes en retrait, Lightning Returns semble généreux en activités et possibilités de personnalisation. Les développeurs promettent une durée de vie d’environ 50 heures si l’on prend le temps de faire toutes les quêtes, et donc de repousser au maximum le compte à rebours fatal. De plus, je n’ai pu explorer que les Terres sauvages, là où les trois autres continents promettent des styles de jeux encore différents. Je suis déjà impatient à l’idée d’aller voir le reste, et de laisser filer le temps jusqu’à connaître enfin la résolution de la saga de Lightning.

Sortie prévue le 14 février 2014 en Europe sur PlayStation 3 et Xbox 360.