Test : Theatrhythm: Final Fantasy

 theatrhythm-logo Editeur : Square Enix
Développeur : Indies Zero
Support : Nintendo 3DS
Genre : jeu de rythme
Dates de sortie :
– Japon : 16 février 2012
– Amérique du Nord : 3 juillet 2012
– Europe : 6 juillet 2012
Site officiel : http://www.theatrhythm.com/

En découvrant Theatrhythm: Final Fantasy, on en viendrait presque à se demander pourquoi Square Enix n’a pas pensé à exploiter un tel concept plus tôt, les musiques de Final Fantasy faisant partie des plus mémorables du jeu vidéo. Après y avoir joué, on comprend que c’est peut-être précisément à cause de cet héritage considérable qu’il peut y avoir le danger de ne pas en faire assez.

Nul ne peut nier son plaisir en jouant sur les musiques toujours aussi magnifiques des treize premiersFinal Fantasy, c’est une évidence. La sélection est très variée, malgré quelques choix moins probants pour certains épisodes qui proposaient bien mieux. Je pense ici notamment à FFX. Quelques répétitions auraient également pu être évitées, telles « Blinded by Light » et « Defiers of Fate » de FFXIII, trop similaires. Un peu plus de choix n’aurait pas été de refus, surtout quand les mêmes pistes commencent à tourner en rond (le mode Series en devient vite lassant). L’avantage, c’est que les niveaux de difficulté qui vont croissant permettent de ressentir une vraie marge de progression. Rapidement, les musiques du niveau de départ sont tellement lentes qu’elles en deviennent ennuyeuses.

Parallèlement, les morceaux Ultimate, qu’on imagine insurmontables quand on essaie le premier, deviennent de plus en plus aisés, même si les contrôles au stylet peuvent alors manquer de précision dans les passages les plus rapides et délicats. La jouabilité n’en reste pas moins ingénieuse et on trouve souvent un plaisir certain à « maîtriser » ses morceaux préférés, même si les parties relevées par la barre musicale sont parfois en désaccord avec celles que l’on aime le plus : difficile de tapoter le rythme quand on a toujours eu en tête la mélodie, et vice versa !
Mieux vaut d’ailleurs trouver son bonheur dans la musique, car le jeu est très maigre dès qu’il s’agit des autres récompenses. Des cartes sans intérêt, un jukebox pour meubler, les mêmes cinématiques que le mode EMS… Pas très généreux et encore moins gratifiant pour un jeu qui veut célébrer les 25 ans de la série. Le projet des 20 ans, Dissidia, était autrement plus abouti.

Le mode Chaos, qui vient proposer de nouveaux défis avec des musiques pour la plupart absentes du mode Series, semble au bout d’un moment constituer le point central du jeu… Jusqu’à ce qu’on se rende compte de sa répétitivité, là encore. Si la difficulté est croissante (au point de devenir infernale quand arrivent les notes tournantes), les mêmes morceaux reviennent sans arrêt, à tel point qu’on en finit par soupirer. A noter que le mode Chaos peut être joué à plusieurs, mais le système est très mal exploité. Peu convivial, le multijoueur reste finalement anecdotique.
En termes d’exhaustivité et d’encouragement, Theatrhythm fait donc le strict minimum. Pour s’essayer à d’autres musiques, il faut de toute façon passer par la case désormais obligatoire des DLC : à 1 euro la piste, qui ne s’intègre même pas dans le cours naturel du jeu, il y a de quoi être déçu.

Aussi plaisant soit-il dans son concept, Theatrhythm sonne vite creux : on se heurte dans tous les modes à des contenus surexploités. Le simple plaisir de jouer avec les musiques formidables de Nobuo UematsuNaoshi Mizuta, Hitoshi Sakimoto ou Masashi Hamauzu enchante un temps, et mérite bien qu’on y revienne plusieurs fois. On aurait juste attendu bien plus que ce jeu à l’habillage graphique enfantin, qui préfère crouler sous les contenus téléchargeables que sous les récompenses intéressantes.

Points forts Points faibles
Gameplay accrocheur
– Un défi maîtrisé et croissant
– Un bel hommage musical à la série
– Design chibi débilitant
– Contenu répétitif et radin
– DLC abusifs
– Pas de traduction française
Note globale 6/10