Test : The 3rd Birthday

Editeur : Square Enix
Développeur : Square Enix, Hexa Drive
Support : PSP
Genre : Action
Dates de sortie :
– Japon : 22 décembre 2010
– Amérique du Nord : 29 mars 2011
– Europe : 1er avril 2011
Sites officiels : japonais, américain, européen

En 2008, quand The 3rd Birthday a été finalement annoncé sur PSP alors qu’il était jusque-là uniquement prévu sur téléphone portable, ce fut un véritable soulagement. Il faut dire qu’à cette époque, les jeux sur téléphone portable étaient synonymes d’exclusivité japonaise. Ainsi, après tant d’années d’attente, il y a de quoi être surpris de voir défiler le générique après quelques heures de jeu à peine. Heureusement, je me refuse à prendre en compte l’impatience dans mon appréciation : après tout, on peut se lancer dans un jeu sans jamais en avoir entendu parler avant. C’est que The 3rd Birthday est étrange, assez réussi dans ce qu’il offre quand bien même ce contenu est finalement peu généreux. Il donne l’impression d’être un gros prologue, un peu poussif, un peu pressé.

C’est assez dommage quand on découvre l’ampleur de sa mythologie, qui s’en trouve racontée dans des textes explicatifs un peu rébarbatifs tant ils s’accumulent au fil des courts chapitres. Il y avait visiblement de quoi faire un 3rd Birthday plus long et, par conséquent, moins touffu. Malgré les moyens mis en œuvre, le choix de la PSP inspire un certain regret. Si la console est puissante et si les développeurs de Square Enix ont prouvé plus d’une fois qu’ils savaient la dompter, on ne peut s’empêcher de penser qu’elle a réduit les ambitions portées par le jeu et l’héritage de Parasite Eve. Et dire qu’il était au départ sur téléphone portable ! En fin de compte, le jeu est intéressant mais pas passionnant ni particulièrement mémorable. Le scénario se situe parfois à la limite de l’incompréhensible, à la fin notamment. Alors quand, en plus, il n’est pas traduit en français… Malgré ses nombreux charmes, Aya est une héroïne transparente, le seul personnage réellement attachant étant Maeda.

Le système de jeu a été conçu avec soin et est plutôt bien adapté à la console. La visée automatique, nécessité en l’absence deux sticks, est une facilité compensée par une bonne dose d’action frénétique. Le niveau de difficulté se trouve d’ailleurs plutôt dans la tranche haute. Le système d’Overdive, qui permet de prendre le contrôle du soldat de son choix sur le champ de bataille, ajoute une vraie originalité et se montre vite essentiel pour se sortir des situations difficiles. Cela n’empêche en rien le rythme de paraître répétitif, les affrontements devenant vite prévisibles ou fatigants tant les ennemis ou les situations manquent de variété. On a de quoi mettre en doute la rejouabilité encouragée par les développeurs. De rares séquences brisent la monotonie en mettant le joueur aux commandes d’armes lourdes, des moments le plus souvent spectaculaires.

Tout cela nous est présenté dans une ambiance apocalyptique assez prenante, mais dont la direction artistique est moyenne. C’est d’autant plus étonnant que son auteur est le brillant Isamu Kamikokuryô. Les graphismes ternes sont certes moins chatoyants que les précédentes merveilles de Square Enix sur PSP, mais leur orientation réaliste se heurte surtout aux capacités limitées de la console. En dehors de rares moments audacieux, The 3rd Birthday se montre visuellement assez générique et c’est bien regrettable. Une faiblesse remarquablement compensée par la bande originale, qui révèle le talent méconnu de Mitsuto Suzuki. Je rêvais depuis longtemps de le voir travailler comme compositeur sur un jeu et je n’ai pas été déçu. Ses thèmes de combat sont d’une élégance rare, les instruments électroniques étant aérés par des touches de piano ou de violon stupéfiantes. La rapide contribution de Yôko Shimomura est très bonne, comme toujours.

Il y a de quoi passer un bon moment dans ce jeu, mais au bout de ses huit courtes heures, on reste sur un sentiment d’inachevé. Les développeurs ont fait ce qu’ils ont pu pour remplir ce moule étroit avec le plus de grand spectacle possible. Cela donne lieu à un scénario confus, embourbé dans ses voyages dans le temps peu explicites. Heureusement, les passages jouables qui s’y attachent sont satisfaisants grâce à l’Overdive ingénieux et cela n’empêche en rien de ressentir l’ambiance tragique, qui doit d’ailleurs plus à la bande originale folle et désespérée qu’aux graphismes, moins saisissants qu’on aurait pu les espérer. Si Square Enix compte poursuivre cette nouvelle déclinaison de Parasite Eve à l’avenir, l’univers est là, mais il faudra un peu plus d’efforts pour le montrer sous son meilleur jour.

Points forts Points faibles
– Système de combat soigné
– Des séquences palpitantes
– Univers travaillé
– Musiques remarquables
– Durée de vie faible
– Scénario abscons
– Terne visuellement
– Pas traduit en français
Note globale 6/10